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2 octobre 2018
Agressivité ou désobéissance du chien compromettent la satisfaction du maître, et encore plus si combinés
Une étude (publiée en libre accès) a évalué les critères influençant la satisfaction des propriétaires vis-à-vis de leur chien. Si comportement agressif ou manque d'obéissance se confirment comme des facteurs de risque d'insatisfaction, d'autres corrélations – ou absence de corrélation – sont plus inattendues.
Selon les auteurs de l'enquête, le degré de satisfaction reflète en partie la relation construite avec l'animal, notamment l'attachement de son propriétaire. Et un moindre attachement augmente le risque que le chien soit abandonné.
Il apparaît ainsi utile de peser l'importance, dans cette satisfaction, des facteurs de risque connus des abandons, à savoir : les comportements indésirables (l'agressivité et l'hyperactivité notamment), le défaut d'obéissance et la relation telle que ressentie par le propriétaire. L'agressivité ou la « désobéissance » excessive amène en effet le propriétaire à rechercher des solutions jusqu'à envisager l'abandon, le cas échéant.
Les chercheurs ont donc étudié les paramètres associés à une insatisfaction des maîtres à propos de leur chien. Ils ont interrogé près de 1000 propriétaires canins néerlandais pour rechercher les liens entre satisfaction, relation à l'animal, comportements indésirables, participation à des cours de dressage et recours à des moyens éducatifs (jeu, récompense type friandise, clicker, collier étrangleur).
Les questions posées étaient :
Pour l'interprétation des résultats, l'analyse comparative a porté sur deux groupes, formés selon la réponse donnée à cette dernière question, distinguant les propriétaires pleinement satisfaits (note 5, n=738) des autres sans distinction (note 1 à 4, n=239), c'est-à-dire exprimant la moindre insatisfaction.
Ces résultats montrent que l'expérience du propriétaire n'influence pas sa satisfaction : aucune différence significative n'est observée entre celui qui détient son premier chien, et celui qui en a eu plusieurs.
En termes relationnel, chacun des domaines évalués est trouvé corrélé à la satisfaction d'être propriétaire, avec une grande satisfaction associée à un sentiment de proximité, de faibles dépenses liées au chien comme de nombreuses activités partagées, le coût ayant l'effet le plus marqué.
Sans réelle surprise, un comportement agressif du chien diminue significativement les chances pour le propriétaire d'être pleinement satisfait. De même pour le chien mal éduqué (« désobéissant »), qui compromet ces mêmes chances.
Lorsque combinés, ces deux paramètres influencent plus fortement la satisfaction du propriétaire. Ainsi, pour les chiens relativement désobéissants, la relation entre satisfaction et agressivité (inversement corrélées) reste linéaire, tandis que chez les chiens obéissants, elle forme une courbe en "S" : voir figure en illustration principale. Chez les chiens faiblement agressifs (score < 20 %), le défaut d'obéissance diminue ainsi la satisfaction du propriétaire. Toutefois, à mesure que le chien est plus agressif, la désobéissance impacte moins ce degré de satisfaction : « une forte agressivité occulte les effets de la désobéissance sur la satisfaction du propriétaire ». Les chiens dits très agressifs étaient toutefois sous-représentés dans l'effectif étudié.
Aucun lien significatif, en revanche, n'est établi entre agressivité et relation à l'animal, ou entre obéissance et relation à l'animal, ou leur interaction. À l'exception du coût perçu, qui augmente avec l'agressivité et la désobéissance. Un constat relevé par les auteurs de l'étude, qui alertent sur le risque d'abandon lié à ces comportements indésirables, indépendamment des liens affectifs développés.
Près de 80 % des répondants avaient participé à des séances de dressage avec leur chien. Mais ce paramètre ne se révèle pas associé à leur satisfaction. Presqu'étonnamment, il n'est pas non plus corrélé au niveau de dépenses considéré. Ces séances sont associées à davantage d'activités partagées. Mais, grande surprise, elles sont inversement corrélées au niveau d'intimité développée avec le chien, selon son propriétaire. Cette dernière association reste toutefois faiblement significative.
Les auteurs s'étonnent de ces observations, les cours d'éducation du chien (et particulièrement des chiots) étant conçus et plutôt efficaces (selon d'autres travaux) pour éviter les comportements indésirables et renforcer les liens entre le maître et son animal.
Le principal biais de cette étude, selon ses auteurs, reste la sur-représentation des propriétaires se disant très satisfaits de leur état (75 % des répondants), qui a amené à les comparer à tous les autres regroupés.
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